mercredi 14 juillet 2010

Biographie (1) : hasard et élection des lieux de vie




Florence Ehnuel est née en 1966 dans une ville dont elle n'a aucun souvenir. Depuis vingt ans, elle vit à Bordeaux dont elle ne se lasse pas de découvrir les détails anciens et nouveaux.

biographie (2) : les études


Florence Ehnuel est bonne élève. Elle intègre Normale Sup. Elle devient agrégée de philosophie. Dans les séminaires de recherche, dans les colloques, dans la thèse qu'elle entreprend, elle s'ennuie, elle se perd. Alors elle arrête quitte la recherche et l'université et elle va enseigner la philosophie en lycée.

biographie (3) : un mari, une famille, premier livre. .


En 1991, Florence Ehnuel a une fille, qui lui donne tant de joies qu'elle donne bientôt naissance à une seconde, qui la ravit tellement qu'elle réalise bientôt le rêve d'en avoir une troisième, qui est si charmante que peu après un petit garçon se joint aux trois soeurs. Deux ans plus tard, son couple s'épuise : durant huit ans, son mari et elle vivent sous le même toit pour élever leurs enfants ensemble, mais ils mènent hors de la maison des vies amoureuses séparées, sans mensonge ni ostentation. Cette aventure d'une conjugalité différente et adaptée à leurs sentiments réels l'amène à écrire son premier livre: L'amour conjugué, en 2004, chez La Martinière.



" Construire les passages, les intermédiaires, est l'aventure de la maturité. Or j'étais replongée dans cette tâche par la situation d'adultère : s'est brusquement effondrée l'idée selon laquelle il y avait une zone, celle de l'amour, et plus encore de la sexualité, qui échappe à cette nécessaire construction des nuances et des places. Jusque-là, il restait une zone protégée, qui maintenait l'illusion d'une totalité réalisée à quelque endroit du monde. B. m'a donné deux fois une chair : en m'accueillant dans ses bras jadis, en m'en arrachant pour les ouvrir à une autre, bien plus tard. Or la seconde fois, c'était aussi une naissance : je me suis soudainement réveillée d'un sommeil dogmatique. " Du jour où une autre femme entre dans la maison par effraction, se présente à l'épouse trompée la double voie habituelle : faire comme si de rien n'était ou partir. À moins qu'il ne soit possible d'en chercher une troisième, de réfléchir à ce lien qui unit l'amour conjugal et les désirs adultères, à ce qui va de l'un à l'autre et qui, justement, se nourrit de la conjugaison. Comment repenser le contrat conjugal sans déchirement ni renoncement ?